Contrepoint n°8 est en ligne

Comment décrire « le monde tel qu’il est et comment le changer » : ces enjeux ont inspiré les deux principaux sujets du n° 8 de Contrepoint, la revue en ligne du CEATL. Sommaire et présentation ci-dessous. L'ATLF rappelle la parution en français du rapport « les Traducteurs en couverture » de la Commission européenne, auquel le CEATL a largement participé. Une mine de données et un solide état des lieux sur la situation de la traduction littéraire en Europe, les défis qui l’attendent et les mesures à prendre à lire ICI.

Lars Kleberg y raconte comment ses collègues et lui ont compilé un dictionnaire des traducteurs suédois et comment leur initiative a été suivie dans d’autres pays.

Elisabeth Gibbels, de son côté, a mené des recherches sur l’occultation d’un grand nombre de femmes importantes dans les encyclopédies des traducteurs de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. « Montrer les contributions passées est vital », conclut-elle, et pas seulement « par souci de déférence ». Il s’agit d’« offrir l’opportunité de changer la mémoire culturelle ». Décrire le monde et vouloir le changer sont souvent deux efforts étroitement liés.

La même volonté de changement se manifeste lorsqu’il est question du déséquilibre entre les langues sur le marché du livre. L’un des principaux défis à relever pour pallier ce déséquilibre consisterait à accroître le nombre de traducteurs de certaines langues de petite diffusion. Deux traductrices décrivent deux approches différentes du problème, en puisant dans leur expérience.

La traductrice Nanna Lund connaît bien les problèmes de la  traduction faite à partir d’une autre traduction et non de l’original, dénommée « traduction-relais ». En effet, elle est passée par l’allemand pour produire une traduction danoise de deux textes écrits à l’origine l’un en hébreu et l’autre en turc. « Plus jamais ! » s’est-elle juré. Elle est pourtant sur le point de s’atteler à la traduction du dernier Orhan Pamuk… depuis l’anglais, cette fois ! Elle s’en explique avec sincérité dans son article. 

De son côté, Elizabeta Lindner, traductrice macédonienne de poésie allemande, anglaise et serbe, nous explique comment elle s’est mise à traduire de la poésie lettone tout en apprenant la langue, et cela en participant au programme Translation in Motion du réseau RECIT. 

 

En conclusion de ce thème, Nayara Güércio pose une question judicieuse et essentielle : devons-nous poursuivre la pratique de la traduction -relais, considérant que si elle loin d’être idéale et peut même être blâmée, elle favorise cependant le développement de la richesse interculturelle  ?

Contrepoint est une revue gratuite. Pour télécharger le no 8 (et les précédents), cliquez ici.

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