Le glossaire du traducteur

C’est l’avance sur droits d’auteur prévue au contrat. Elle est généralement calculée à partir d’un tarif au feuillet (multiplié par le nombre de feuillets) et versée en deux ou trois fois (la première à la signature du contrat, la deuxième à la remise de la traduction et le solde à l’acceptation). Cet à-valoir, qui reste garanti, est amorti par les droits proportionnels provenant de la vente ou de l’exploitation des livres. Lorsque les ventes ou l’exploitation de l’ouvrage ne suffisent pas à couvrir l’à-valoir perçu par le traducteur, le compte de ce dernier reste débiteur, ce qui ne signifie pas que l’éditeur puisse demander le remboursement de cet à-valoir, qui reste garanti.

Mention (datée et signée) dont le traducteur revêt les épreuves que lui aura envoyées l’éditeur, après les avoir relues, corrigées et paraphées page par page. En cas d’ultimes corrections, la formule peut devenir « accord après correction ». Cet accord dégage l’éditeur et l’imprimeur de leur responsabilité à l’égard du traducteur.

Dans le calibrage d’un texte, les blancs sont les zones du feuillet qui ne contiennent pas de texte : fins de lignes, lignes de blanc entre deux paragraphes, fins de pages inachevées, etc. À ne pas confondre avec les espaces.

Il s’agit de calculer le nombre de feuillets de la traduction. Une première évaluation peut être faite à partir de l’original. La méthode est la suivante : compter le nombre de signes par ligne pleine du livre (en répétant l’opération sur plusieurs lignes de façon à établir une moyenne). Multiplier par le nombre de lignes par page. Multiplier enfin par le nombre de pages exact. Appliquer à ce total le coefficient de foisonnement correspondant à la langue(+ ou – X %) et diviser le total par 1 500. Vous obtiendrez à peu de choses près le nombre de feuillets de 25 lignes sur 60 signes, blancs et espaces compris, dans la langue d’arrivée. Cette évaluation sert à estimer l’à-valoir, dont le montant définitif ne sera fixé que sur le calibrage définitif du texte rendu. Si l’éditeur et le traducteur désirent appuyer le calibrage sur un comptage informatique (tranche informatique de 1500 signes), cela doit être clairement indiqué au contrat et le nombre de « tranches informatiques de 1500 signes » doit être revalorisé afin de ne pas léser le traducteur.

La copie est le document envoyé à l’imprimeur pour mise en composition. Préparer la copie consiste, à partir du texte remis par le traducteur, à établir une version irréprochable sur le plan orthographique et syntaxique ; appliquer les règles typographiques usuelles ou certaines marches typographiques propres à une publication ou une maison d’édition ; organiser la hiérarchie interne du texte (chapitres, titres, sous-titres, etc.) ; vérifier au besoin la qualité de l’information divulguée (dates, titres d’œuvres, lieux géographiques, patronymes, etc.)

En tant qu’auteur, le traducteur est investi de droits moraux perpétuels, inaliénables et imprescriptibles sur son œuvre (art. L. 121-1 du CPI). Il jouit notamment du droit de paternité (et peut donc imposer la mention de son nom sur sa traduction) et du droit au respect de son œuvre (toute altération requiert en principe son autorisation ; de la même manière, tout transfert du bénéfice du contrat de traduction à un autre éditeur hors cession de fonds de commerce suppose l’accord préalable et écrit du traducteur).

Rémunération de l’auteur en contrepartie de la cession consentie à l’éditeur qui exploite les droits. Sauf cas particuliers (art. L.131-4 et L. 132-6 du CPI), les droits d’auteur sont calculés de manière proportionnelle, c’est-à-dire que l’auteur touche un pourcentage des recettes provenant de la vente ou de l’exploitation de l’ouvrage (ce pourcentage étant assis sur le prix public hors taxes du livre). Le contrat de traduction étant aussi un contrat de commande, le traducteur touchera dans un premier temps un à-valoir sur ses droits d’auteur et ne commencera à toucher des droits supplémentaires que lorsque les exploitations de l’ouvrage auront permis de couvrir, ou d’amortir, l’à-valoir.

Le traducteur est propriétaire de son œuvre, sous réserve des droits de l’auteur de l’œuvre d’origine. C’est dans l’exercice de ce droit de propriété qu’il peut autoriser ou interdire l’exploitation de son œuvre (par la représentation ou la reproduction), laquelle génère une rémunération. Les droits patrimoniaux sont exclusifs, l’auteur étant le seul à même de définir les conditions d’exploitation de son œuvre, et cessibles aux tiers. Contrairement aux droits moraux qui demeurent perpétuels, ils sont limités dans le temps : les prérogatives patrimoniales sont reconnues à l’auteur durant toute sa vie, ainsi qu’à ses ayants droit soixante-dix ans après le décès de ce dernier.

Un jeu d’épreuves est un tirage papier de l’œuvre après correction au sein de la maison d’édition et avant fabrication. L’éditeur doit envoyer les épreuves de sa traduction au traducteur, qui doit les relire, apporter les ultimes corrections (mineures) et les retourner à l’éditeur assorties de l’accord pour publication, parfois appelé « Bon à tirer ».

Lorsqu’on calibre un texte, espace entre les mots. Une espace (en typographie, le mot est féminin) compte comme un caractère.

Base de calcul de l’à-valoir. Traditionnellement, l’unité de référence dans l’édition est la page normalisée de 25 lignes de 60 signes, blancs et espaces compris.


Augmentation ou diminution du nombre de signes entre le texte original et sa traduction. Le coefficient de foisonnement dépend de la langue à traduire (à titre indicatif, il peut être de + 10 % ou + 15 % pour l’anglais, dépasse parfois les + 15 % pour l’allemand, est faible pour l’italien…). Il dépend également de la nature du texte : plus le texte est technique, plus le coefficient risque d’être élevé.


Tout caractère, lettre, espace ou ponctuation d’un texte.