TransLittérature : portraits de traducteurs

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Pour fêter son vingt-cinquième anniversaire, la revue TransLittérature, éditée par l’Association des traducteurs littéraires de France, publie seize portraits de traducteurs dans son n°50.
Nous vous proposons d’en découvrir quelques extraits…

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Matthieu Dumont, traducteur de l’allemand et de l’anglais, a notamment traduit Kenneth White, Paul Nizon, Paul Feyerabend, Judith Shalansky, Robert Musil.

Dernier ouvrage paru :
Le culte moderne des monuments : sa nature et ses origines, traduit de l’allemand par Matthieu Dumont & Arthur Lochmann, Éditions Allia, 2016
couverture

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Vous m’avez dit ce qui vous a amené à découvrir une autre langue et à l’aimer. Mais qu’est-ce qui a déclenché l’envie de traduire ?

À l’adolescence, j’avais une habitude bizarre qui consistait à traduire dans ma tête un peu automatiquement les morceaux que j’écoutais, du rock anglo-saxon essentiellement. Et là, j’ai été, sans m’en rendre compte, confronté à l’intraduisible. Une chanson de rock, c’est souvent à la lisière de l’intraduisible, quelles que soient les grandes théories que l’on peut échafauder sur cette notion fumeuse d’intraduisabilité. Essayez avec un morceau des Clash ou « Mercedes Benz » de Janis Joplin. C’est quand même bien plus dur que du Paul Celan. Même un poète comme Jim Morrison, c’est coton. Je me souviens avoir lu dans l’édition bilingue chez Bourgois le titre « Riders on the storm » traduit par « Passagers de la tourmente », imaginez ça chanté… (Et en même temps, elles me fascinaient, ces traductions de Morrison.) Tout cela pour dire que sans ces expériences musicales, je n’en serais pas venu à la traduction. (…)

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Elisabeth Monteiro Rodrigues, traductrice du portugais, a notamment traduit Mia Couto et Valério Romão.

Dernier ouvrage paru :
Mia Couto, Histoires rêvérées, Chandeigne 2016
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Quelle est votre langue maternelle ?

La relation entre langue maternelle et traduction est une question qui me touche particulièrement. Il y a des moments où, quand je traduis, je suis tellement dans le portugais que je ne peux plus traduire, parce que je n’ai plus de français. Je suis obligée de m’arrêter et de me remettre, en quelque sorte, entre les deux et à équilibre pour ne pas me laisser happer par le portugais, auquel je suis affectivement très liée. Il y a un texte de Pontalis sur la traduction que j’aime beaucoup, qui évoque cet état. Dans Encore un métier impossible, il écrit : « Plus son intimité profonde avec la langue étrangère, plus il demeure en elle, et moins il se sent les moyens de refranchir la frontière. » Je crois que je traduis pour faire entendre le portugais en français, la langue qui est devenue la mienne à l’âge de quatre ans. À chaque traduction, j’accomplis ce voyage du portugais au français qui m’a fait naître en français. ( …)

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