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Depuis trois ans, la rubrique Traducteurs en librairie vous informe des sorties de livres traduits par des membres de l’ATLF. Ce sont le plus souvent des romans. À côté de la littérature de fiction, savez-vous que nombre d’entre nous s’intéressent à d’autres domaines de l’édition et qu’ils traduisent les sujets les plus divers ? Les uns n’étant pas incompatibles avec les autres. Songez-y, la prochaine fois que vous achèterez un essai, un guide pratique… L’auteur est étranger ? Son livre ne saurait s’être traduit tout seul. Si vous le tenez entre vos mains, c’est que, avec d’autres professionnels de la chaîne du livre, un traducteur est passé par là, tout aussi amoureux de l’écriture, scrupuleux et compétent que s’il s’était agi d’un roman.
Vous faites d’ores et déjà partie des convaincus que le traducteur existe et qu’il est partout ? Sachez maintenant qu’il ne vit pas que de traduction et d’eau fraîche. Il s’alimente aussi, et de nourritures qui ne sont pas exclusivement intellectuelles. Le voici qui se dirige vers la cuisine pour passer derrière les fourneaux et y mijoter de succulents plats qui vous seront bientôt servis dans votre librairie favorite. La traduction, un job qu’on expédie en amateur sur un coin de table ? De table de cuisine, oui, quand il s’agit de tester une recette, de vérifier des quantités, de goûter l’harmonie des ingrédients !… avant de retourner à son ordinateur pour concocter le tout en mots. Mais c’est un vrai métier de professionnels et non un simple moyen de mettre du beurre dans les épinards.
Voici un bref aperçu – un simple assortiment d’amuse-gueule, tant la carte est abondante et variée – des talents culinaires de quelques traducteurs gourmets. Alliant l’amour des langues à celui des voyages, les uns vous emmèneront visiter quelques contrées en gastronomie. D’autres vous introduiront dans les cuisines des chefs les plus renommés. D’autres encore vous allècheront par leurs recettes plus ou moins élaborées ou vous rappelleront aux sages préceptes de la diététique. Vous verrez comment se marient, sous la plume des auteurs d’origine comme sous celle de leurs traducteurs, l’art de la cuisine et celui de l’écriture. En guise de dessert, cette rubrique retrouvera son menu habituel – pas synonyme pour autant d’« ordinaire » –, car nous lui ajouterons une pincée de titres à la fois gastronomiques et littéraires stricto sensu. Bon appétit !
Marie-Christine Guyon
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Colman Andrew
La cuisine réinventée – Ferran Adrià : l’homme qui a changé notre façon de manger
Traduit de l’anglais par Philippe Mothe
Phaidon, 2011
(L’éditeur semble avoir oublié de mentionner le nom du traducteur sur son site.)
Commentaire du traducteur :
« Je me rappelle avoir traduit ce livre dans un état de joie intense. Moi qui adore la cuisine (la faire et la manger) et tout ce qui tourne autour, je ne pouvais pas mieux tomber.
En exergue, cette citation de Colette (Prisons et paradis) :
« Si vous n’êtes pas capables d’un peu de sorcellerie, ce n’est pas la peine de vous mêler de cuisine. »
André Chiang
Octaphilosophie, Les huit éléments du Restaurant André
Traduit de l’anglais par Delphine Billaut et Marion Richaud
Phaidon, 2016
(L’éditeur semble avoir oublié, là encore, de mentionner le nom du traducteur sur son site.)
Jamie Oliver
Comfort Food
Traduit de l’anglais par Delphine Billaut
Hachette Pratique, 2015
John Dickie
Delizia ! Une histoire culinaire de l’Italie
Traduit de l’anglais par Valérie Dariot
Payot, 2010
Extrait particulièrement apprécié de la traductrice pour sa « savoureuse ironie » :
« Si l’Italie a jamais eu une cuisine des pauvres, c’est dans les écrits de Croce qu’il faudrait aller en chercher la trace. Or les rares indices qu’il nous a laissés sont ceux d’un art culinaire plus que rudimentaire. Prenons par exemple son oeuvre la plus connue : Les très subtiles malices de Berthold narrent les aventures d’un paysan fruste mais malin qu’un concours de circonstances amène à la cour. A la fin de son récit, Berthold meurt d’une indigestion parce qu’à la place du modeste repas qu’il a demandé, les docteurs du roi lui ont fait servir une nourriture trop riche pour son métabolisme primitif. Rongé par le remords, le roi fait graver en lettres d’or sur la tombe du malheureux une épitaphe qui se termine par ces deux vers :
“La mort fondit sur lui avec des cris d’orfraie,
Car il n’avait point mangé ses haricots et ses navets.” »
Carla Bardi
Recettes anti-diabète,
Traduit de l’anglais par Marion Richaud
Larousse, 2016
(Dommage, encore un éditeur oublieux du nom de la traductrice.)
Nathan Myhrvold, Chris Young, Maxime Bilet
Modernist Cuisine. Art et science culinaires
Traduit de l’anglais par Cléa Blanchard, Catherine Bodin-Godi, Cécile Breffort, Denis Griesmar et al.
Taschen, 2011
(L’éditeur semble avoir oublié le nom des traducteurs, lui aussi.)
Studio Olafur Eliasson
En cuisine
Traduit de l’anglais par Marion Richaud,
Phaidon, 2016
(Goût de reviens-y ? Le nom de la traductrice n’est pas mentionné sur le site de l’éditeur.)
Commentaire de la traductrice :
« Un livre entre art, cuisine, design… de magnifiques photos, des recettes faciles à faire et des mini-essais philosophiques/conceptuels. »
Pour la bonne bouche et comme promis, deux merveilles de littérature aux saveurs magiques et subtiles, dont la seconde aurait sa place à la rubrique Traducteurs en librairie :
Bulbul Sharma
La Colère des aubergines
Traduit de l’anglais (Inde) par Dominique Vitalyos
Philippe Picquier, 2002
Présentation de l’éditeur :
« Les histoires racontées, pleines d’odeurs de cuisine, puissamment évocatrices des rapports et des conflits entre les membres d’une maisonnée indienne, soulignent bien sûr le rôle déterminant qu’y jouent la nourriture et celles qui la préparent. Mais les véritables héroïnes sont les recettes : qu’il s’agisse de confectionner un pickle de mangue, un gâteau de carottes ou un curry d’aubergines au yaourt, le lecteur goûtera l’alchimie des aromates indiens. »
Ryoko Sekiguchi (autrice et par ailleurs traductrice)
L’Astringent
Argol, 2012
Présentation de l’éditeur :
« Qu’est-ce l’astringent ? En France, le mot reste largement méconnu. Au Japon, il connaît une amplitude surprenante. On parlera ainsi d’un « homme astringent » ou de « couleurs astringentes » pour évoquer le bon goût, un certain raffinement. Comment expliquer une telle variété de l’univers astringent ?
Pour le découvrir, l’auteur nous convie à un parcours éclairé entre l’Orient et l’Occident qui, du haïku à l’artisanat de l’astringent de kaki, nous introduit à l’étonnante richesse d’un “goût”, tant esthétique que gustatif. »
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Précision en forme de grain de sel : le titre français (?) de l’ouvrage relève rarement du choix du traducteur, que celui-ci manie une cuiller ou, troquant son tablier de mitron contre des drapés plus littéraires, une plume romanesque… Et pour anticiper les remarques des fines bouches, on observera aussi que l’éditeur de livres de cuisine respecte parfois la loi en indiquant le nom du traducteur dans son catalogue.
Le sujet de ce billet vous a plu ? Inépuisable, il alimentera peut-être d’autres épisodes de Traducteurs en librairie, si d’autres marmitons-rédacteurs vous mitonnent de nouveaux billets. Nous gardons déjà d’autres titres au chaud, sur le coin de la cuisinière.
Marie-Christine Guyon
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