« La saison des prix littéraires, c’est aussi, souvent, celle de l’ingratitude. Pour ceux à qui la récompense passe sous le nez, bien sûr, mais aussi, quand il s’agit de littérature étrangère, pour les traducteurs. Je viens de parcourir une douzaine d’articles en ligne (Libé, Le Monde, Le Figaro, L’Express, Le Huffington Post, Slate, Télérama, l’Express, etc.) sur le Nobel de littérature attribué à Svetlana Alexievitch et à les lire, on pourrait croire que cette dame, déjà fort talentueuse, a aussi le don d’écrire en français. Sauf que non. Que les non-locuteurs du russe aient pu lire ses livres ou envisagent de le faire, c’est grâce au travail de ceux qui ont traduit ses mots en français, nommément : Sophie Benech pour Ensorcelés par la mort (Plon) et La Fin de l’homme rouge (Actes Sud) ; Galia Ackerman & Pierre Lorrain pour La Supplication (JC Lattès, Actes Sud) ; Anne Coldefy-Faucard pour Derniers Témoins (Presses de la Renaissance, Actes Sud) ; Galia Ackerman & Paul Lequesne pour La Guerre n’a pas un visage de femme (Presses de la Renaissance, Actes Sud) ; Wladimir Berelowitch & Bernadette Du Crest pour Les Cercueils de zinc (Bourgois), en espérant n’avoir oublié personne.
Bravo à elle, bravo à eux. »Laure Manceau