Une campagne spontanée a démarré sur Twitter le mardi 4 juin avec le hashtag #MalpasoPagaYa (Malpaso, paye maintenant), en soutien aux traducteurs touchés par le non-paiement de la maison d’édition espagnole Malpaso Ediciones.
C’est une série de tweets du président de Malpaso dans lesquels il insultait et discréditait une de ces traductrices qui a mis le feu aux poudres. Cette traductrice s’était tournée vers ce réseau social pour faire connaître sa situation. Une avalanche de soutiens sans précédent a suivi de la part d’autres traducteurs et d’un certain nombre d’éditeurs, exigeant de Malpaso qu’il présente des excuses et paye ce qu’il doit. L’affaire a été reprise par plusieurs organes de presse importants.
Tout a commencé il y a environ trois ans lorsque les Éditions Malpaso ont décidé de ne pas payer certains de leurs traducteurs et d’ignorer purement et simplement leurs revendications. Un grand nombre de ces traducteurs ont décidé alors de poursuivre cette maison d’édition afin d’obtenir satisfaction, en vain. En décembre 2016, l’association de traducteurs espagnols ACE Traductores a publié une déclaration condamnant ces mauvaises pratiques et mettant en garde les autres traducteurs. Malpaso a aussi été exclu de leur liste de « bons » éditeurs (ceux utilisant leur modèle de contrat). Malheureusement la situation ne s’est pas améliorée.
À la suite des événements décrits ci-dessus, ACE Traductores a publié une nouvelle déclaration condamnant la position de Malpaso et les insultes de son président, et l’exhortant à payer ce qu’il devait à tous les traducteurs concernés. ACE Traductores incite aussi tous les acteurs du secteur de l’édition à condamner l’existence de telles pratiques afin d’éviter à l’avenir des situations semblables.
ACE Traductores se réjouit des nombreuses déclarations de solidarité émanant de tout le secteur de la traduction et du secteur du livre en général, ainsi que des autres associations espagnoles de traducteurs et du CEATL. Cela montre à quel point, quand on travaille ensemble, on peut obtenir des améliorations, si nécessaires dans notre profession.
Nous reproduisons ici un article publié par le CEATL (Conseil européen des traducteurs littéraires), dont l’ATLF est membre.