La condition socio-économique des traducteurs littéraires en 2020
Résultats des enquêtes menées en décembre 2019, mars/avril 2020 et juin/juillet 2020.
La situation n’était guère reluisante à la fin de l’année 2019, quand nous avons interrogé les adhérents de l’ATLF sur leurs conditions de travail. Cette première enquête a dressé le portrait d’une profession « en crise » où s’exprimaient déjà un sentiment de précarité dû à des revenus irréguliers, des rémunérations qui s’érodent (la fameuse question du comptage informatique reste problématique), une position de faiblesse dans les négociations avec les éditeurs (même si les relations restent relativement bonnes malgré des litiges en augmentation), des délais de plus en plus serrés et un accès difficile aux droits sociaux.
Ces tendances corroborent les difficultés constatées en général pour les travailleurs indépendants et pour les auteurs en particulier, comme en témoigne le diagnostic du rapport Racine.
À tout cela s’est ajoutée la crise sanitaire, qui frappe durement le secteur de la culture et les acteurs de la chaîne du livre. Même si les mesures de soutien mises en place par le gouvernement ont permis d’amortir le choc dans une certaine mesure, l’inquiétude subsiste quant au devenir de nos professions, ce que montrent nos deux enquêtes menées pendant et après le confinement. Les difficultés rencontrées pour la déclaration de nos revenus artistiques 2019 sur le nouveau portail de l’Urssaf sont venues encore renforcer ce malaise.
Les questions du statut des artistes-auteurs, du partage de la valeur, du rééquilibrage du poids des auteurs dans les négociations et de la représentativité des organisations professionnelles sont plus brûlantes que jamais. Les auditions se multiplient — mission flash sur le statut des auteurs de la Commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale (rapport à consulter ici ), mission du Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique sur le contrat de commande (lettre de mission) — et les consultations vont bon train à la Direction générale de la création artistique et à la Direction générale des médias et des industries culturelles. Nous participons activement à ces échanges.
Le ministère de la Culture semble s’être emparé de ces questions et l’ATLF entend bien jouer son rôle en portant la parole des traducteurs, avec leurs spécificités, au sein des groupes de travail mis en place. Rien n’est joué, les enjeux sont de taille et la voix des auteurs est loin d’être unanime, mais les discussions sont lancées et les pouvoirs publics paraissent à l’écoute, désireux de trouver des solutions satisfaisant le plus grand nombre.
Ce sera le thème de notre table ronde aux Assises de la traduction littéraire le 8 novembre prochain.
Nous remercions chaleureusement nos adhérents de participer à nos enquêtes, qui permettent de recueillir de précieuses informations et nous continuerons de vous tenir informés dans nos Flash-Infos réguliers, que nous vous engageons à lire attentivement. Un traducteur averti en vaut deux !
Le Conseil de l’ATLF
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