Gel du Pass Culture : l’ATLF s’insurge.

Vendredi 31 janvier, nous apprenions le gel immédiat, et sans sommation, de la part collective du pass Culture, plafonnée à 50 millions d’euros pour le reste de l’année scolaire en cours. Or le pass Culture est, entre autres, un moyen pour les établissements scolaires de financer l'intervention d'artistes-auteurs (écrivaines et écrivains, traductrices et traducteurs, illustratrices et illustrateurs, troupes de théâtre...) auprès du jeune public.

Dans les faits, ce gel a entraîné l’annulation de nombreuses interventions en préparation,  Au moment de l’annonce, 40 millions d’euros étaient déjà engagés. La plateforme de réservation Adage a été prise d’assaut. En 24 heures, le plafond des dépenses était atteint et les réservations pour des activités d’éducation artistique et culturelle (EAC) suspendues. On nous a assuré par la suite que 22 millions d’euros étaient réservés pour la période de septembre à décembre 2025, pour un total de 72 millions sur l’année 2025. À titre de comparaison, 97 millions d’euros avaient été alloués en 2024.

La perte financière est lourde pour les professionnelles et professionnels engagé(e)s dans ce processus de transmission, notamment par le biais du dispositif « Masterclass » du CNL, qui permettait aux autrices et auteurs de compléter leurs revenus souvent insuffisants. 

Mais au-delà, c’est l’horizon culturel et social des prochaines générations que l’on attaque. Dans une période de repli culturel, voilà que l’on décide d’un nouvel obstacle à l’échange, au dialogue, à la transmission, à l’ouverture aux autres. Car pour ces jeunes, rencontrer des artistes, c’est voir au-delà de l’école, c’est se projeter, mieux comprendre le monde, avancer.

Cette attaque contre la culture et contre la jeunesse intervient dans un contexte plus global dans notre pays : le conseil départemental de l’Hérault a réduit son budget culture pour l’année 2025 à… 0 centime ! La région des Pays de la Loire a réduit le sien de 80 millions d’euros, et début février le Sénat entendait supprimer le Haut Conseil à l’éducation artistique et culturelle (HCEAC).

L’ATLF s’insurge contre ce coup d’arrêt soudain à un dispositif qui permet à nombre de ses membres de compléter leurs revenus, et plus globalement contre les coupes drastiques dans les budgets culturels de l’Etat et des collectivités. La culture, qui fait notre richesse et notre humanité, souffre, et voilà qu’on l’étrangle encore. N’en déplaise à certaines et certains, la culture ne se limite pas à la seule préservation du patrimoine dans une vision souvent fantasmée. La culture est une question de création, de réflexion, d’échange, et il est grand temps de la soutenir pour les générations futures !

Le C.A. de l’ATLF