Depuis le 9 juin, nous assistons comme tout le monde aux bouleversements produits par la dissolution de l’Assemblée nationale et hier par les résultats du premier tour des élections législatives, qui portent l’extrême droite en tête des suffrages.
Pour les traductrices, les traducteurs et toutes celles et ceux qui bénéficient du statut d’artistes-auteurs, ce séisme politique a d’ores et déjà des conséquences concrètes.
- Les discussions en cours avec le ministère de la Culture concernant une amélioration du statut d’artiste-auteur, porteuses d’espoir pour notre profession, risquent de tourner court.
- La proposition de loi transpartisane pour l’instauration d’un revenu de remplacement pour les artistes-auteurs est suspendue. Elle devra à nouveau parcourir un long chemin avant de retrouver la voie d’un hémicycle plus qu’incertain, voire hostile à la création.
Ces coups d’arrêt brutaux sont des revers pour nos métiers, et pour celles et ceux qui portent ces projets depuis des années – souvent bénévolement et au détriment de leur propre activité professionnelle.
L’échec temporaire de ces avancées pourrait n’être que l’avant-goût d’une dégradation supplémentaire de nos conditions de travail si l’extrême droite parvient au pouvoir. Son programme indique clairement sa conception de la culture, les moyens qu’elle entend y allouer et, en filigrane, la place qu’occuperaient la littérature et la traduction sous son administration.
À la veille du deuxième tour des élections législatives, plusieurs questions brûlantes se posent à nous en tant qu’association professionnelle vouée à la défense du métier de la traduction littéraire : Quelle sera demain notre marge de manœuvre pour améliorer nos conditions de travail, notre statut, nos revenus ? Quelle place sera faite au dialogue, à la concertation et à la discussion qui forment le prérequis de toute avancée sociale ? Et surtout, de quelles libertés associatives continuerons-nous de jouir pour mener notre action ?
Ces enjeux ne sont pas annexes à ceux qui animent les débats et les campagnes politiques depuis trois semaines. Ils concernent notre situation professionnelle immédiate, et les moyens dont nous disposons pour l’améliorer.
L’ATLF reste déterminée à poursuivre son engagement pour les traductrices et les traducteurs d’édition. Les avancées qu’elle pourra espérer obtenir dépendront en grande partie du cadre politique dans lequel elle agira.
Dès aujourd’hui, faisons toutes et tous ce qui est en notre pouvoir – dans les urnes et au-delà – pour créer les conditions d’une amélioration possible de notre condition de traductrices et traducteurs.
Le CA de l’ATLF