La disparition de Bernard Hoepffner, grande figure de la traduction littéraire, homme de passion admiré et surtout beaucoup aimé, dont la haute silhouette rieuse animait invariablement les rencontres de traducteurs, nous semble encore irréelle. Il va beaucoup nous manquer.
De Bernard Hoepffner, on a déjà dit beaucoup de choses. On a parlé du traducteur, du pédagogue, de l’homme… Pour moi, Bernard, c’était une présence. Une des premières présences que j’ai perçues aux Assises d’Arles où je m’étais rendue, jeune traductrice intimidée, depuis peu dans le métier, désireuse de me rapprocher de cette communauté de confrères et consœurs qui m’impressionnait beaucoup.
Bernard fut l’un des premiers à me saluer, à me parler, à me questionner à sa manière inimitable : avec intérêt, malice, et cette singulière faculté de vous déstabiliser qui lui était propre. On sentait bien, pourtant, qu’il y avait dans cette façon de vous pousser dans vos retranchements quelque chose qui le ramenait à lui, comme si se mouvoir en terrain mouvant lui était la plus sûre manière d’avancer et de suivre sans faillir le fil de ses intuitions.
Par la suite, j’ai appris à mieux connaître ce curieux mélange de provocation et de sincérité, de désinvolture et de gravité. Jamais simple, une conversation avec lui… Il fallait s’armer de détermination, de souplesse et d’humour !
Bernard, donc, c’était pour moi une présence, une voix – et une somme formidable d’érudition, de passion pour les lettres. Au fil des années, nous nous sommes croisés, côtoyés dans le cadre de nos engagements associatifs respectifs. Et je crois pouvoir affirmer que cette « reconnaissance » dont il m’a gratifiée à mes débuts aura été un formidable encouragement. Je ne le lui ai jamais dit, je lui en ai une profonde gratitude.
Corinna Gepner, présidente de l’ATLF
L’association ATLAS, dont il était vice-président, lui consacre cette page sur laquelle vous pouvez laisser un témoignage.
Pour mieux connaître l’homme et son œuvre, on peut aussi lire les nombreuses réactions émues parues dans dans la presse :
Libération
BibliObs
Le Monde
L’Humanité
En attendant Nadeau
Le Clavier cannibale (Claro)
Actualitté
Livres-Hebdo
Radio Nova
France Culture
Le communiqué de Françoise Nyssen
Un hommage lui sera rendu le 7 juin à 19h à la Maison de la Poésie, à Paris.