Pré-traduction automatique, post-édition : où en sommes-nous ?

Lors de l’assemblée générale de l’ATLF au mois d’avril 2022, les débats autour de l’arrivée probable de l’intelligence artificielle (IA) dans le domaine de la traduction littéraire ont été vifs. Il nous a semblé urgent de nous emparer du sujet et de proposer à nos adhérents une réflexion de fond et des éléments de réponse qu’ils puissent utiliser s’ils devaient être confrontés à des demandes de post-édition de textes préalablement passés par une traduction automatique. Et que nous qualifierons de « pré-traductions » automatiques.

En partenariat étroit avec le CA d’Atlas, l’ATLF a conçu le rendez-vous traditionnel de la table ronde professionnelle des Assises de la Traduction à Arles comme l’occasion d’interroger les pratiques de métiers proches des nôtres, déjà aux prises avec cette réalité, et de s’inspirer de leurs réponses. Anne-Marie Robert pour la SFT (traduction pragmatique) et Stéphanie Lenoir pour l’ATAA (doublage et sous-titrage audiovisuels) ont ainsi pu témoigner de ce que leurs organisations ont mis en place afin de protéger leurs adhérents dans l’éventualité de telles propositions. Jonathan Seror, le juriste de l’ATLF, a quant à lui mis en avant les pistes juridiques à explorer pour pouvoir encadrer la pratique de la post-édition sans risquer de nuire à notre statut d’auteur.

Au-delà de l’intérêt de la table ronde, à la fois éclairante et combative, les trois organisations ont convergé sur la nécessité d’unir leurs forces afin de mieux se faire entendre.


À l’issue de la table ronde, Peggy Rolland, secrétaire de l’ATLF et modératrice de la discussion a annoncé l’envoi d’une enquête auprès de ses adhérents et des traducteurs littéraires sur les pratiques relatives à la post-édition dans le domaine littéraire.

En attendant de publier les enseignements de ce sondage au début de 2023, nous pouvons déjà nous féliciter du nombre de traducteurs et traductrices à y avoir répondu (pas loin de 500 répondants). C’est le signe de l’intérêt, et sans doute aussi de l’inquiétude que la question suscite dans la profession.