Bourdes, bévues… et autres comment ai-je pu ?

N’espérez pas de nous nos plus belles perles ! Nous en ignorons tout, qu’elles soient passées inaperçues tant elles étaient grosses ou que les bonnes âmes les ayant repérées aient choisi de se taire – pas d’infarctus sur la conscience !
Restent celles qui nous sautent au nez, parfois sitôt ouvert le premier exemplaire, parfois des années plus tard, par exemple lors d’une relecture en vue de réédition ou d’un atelier de traduction, pour lequel nous livrons en pâture le produit de nos pauvres efforts.

Le premier de ces chocs m’est arrivé sous forme de lettre, au temps du tout papier. Un courrier de lecteur, si louangeux qu’on y voyait venir le « mais » gros comme une montagne. Il vint en effet. Pourquoi diantre avais-je attribué le genre féminin à un chercheur du M.I.T. portant moustache, mon lecteur en témoignait pour avoir travaillé avec lui ?
Je serais bien en peine aujourd’hui de dire quel traquenard grammatical m’avait conduite à introduire une précision absente de l’original, mais le fait était là : j’avais transmué un Ida en une Ida.
Véniel ? À demi seulement. Car je n’avais que cette pauvre excuse : « Pas un instant je n’ai pensé… » Sincère à coup sûr, mais j’entendais encore la réplique parentale de mon enfance : « Ah ! tu n’a pas pensé ? C’est bien ce qu’on te reproche, n’avoir pas pensé ! »
Accordons-moi des circonstances atténuantes. C’était au temps de la malle-poste ; aujourd’hui, un tour sur le Net suffirait. En vingt secondes, Ida X retrouverait sa virilité. Au moindre nom propre ou terme obscur, moteur (de recherches), action ! Histoire de s’assurer que le Pirée est un homme…
N’empêche ; pour ce pan sur le bec, je remercie mon lecteur. Un traducteur doit penser. Penser à tout, penser sans trêve, penser à 360° – quitte à revenir à son point de départ.
Comment avais-je pu ne pas y penser ?
Rose-Marie V.

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